mardi 14 décembre 2010

La joie sans objet



Nous ne connaissons rien d’une chose, nous connaissons seulement son apparence. Pour la connaître elle-même, nous devons aller au-delà de ce qui est forme et nom. Sa réalité apparaît et est vécue seulement en identité, connaissance sans objet, « existence, conscience, béatitude », sat, chit, ânanda. quand le nom et la forme s’éliminent, ces termes à leur tour disparaissent en tant que concepts et nous laissent dans la solitude. Toute apparence n’est que fiction."


Jean Klein

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vendredi 10 décembre 2010

Extrait du " Vijnana Bhairava Tantra "




" Laisse ta pensée se dissoudre dans l'espace,
alors le contenu de la conscience de tréfonds se dissoudra lui aussi,
et tu connaîtras la pure présence, libérée du rêve. "

mardi 23 novembre 2010

Le regard



Extrait d'un texte de Jean-Marc Mantel destiné à la revue Recto-Verseau de décembre 2010, consacrée au thème "Changer sa vie"


Le regard que nous portons sur notre existence est déterminant quant à notre manière de la vivre. Nous pouvons voir qu'il est le plus souvent teinté de jugements, d'opinions, qui tendent à nous faire vivre dans la croyance que notre existence n'est pas bien telle qu'elle est, qu'elle devrait être différente, et que si elle était différente, nous serions plus heureux.

Notre notion du bonheur est ainsi dépendante des circonstances de notre existence. Que ces circonstances viennent à changer, et le bonheur nous quitte aussi.
Il s'agit là d'une croyance. Il n'est pas nécessaire de considérer cette croyance comme étant la réalité.

Nous parlons de regarder, mais savons-nous seulement regarder ?
Savons-nous savourer avec nos sens ce qui est perçu ?
Savons-nous accueillir ce qui nous entoure sans nous défendre et réagir ?
Si nous ne le savons pas, c'est que nous ne savons pas ce que signifie regarder.

Le regard lui-même n'est jamais problématique. Il est l'outil de perception, cela qui permet que la perception ait lieu. Sans regard, peut-on percevoir ?
Regarder est tout un art. C'est un art de laisser venir en nous les perceptions, sans s'enfermer dans un jugement ou dans une opinion.

Lorsque nous nous enfermons dans de telles réactions, nous ne sommes plus alors dans le regard luimême, mais absorbé dans les processus mentaux.
Voir cela, c'est déjà s'en extraire. S'en extraire, c'est habiter une qualité de regard affranchie de l'asservissement à la pensée.
Un regard affranchi de l'asservissement à la pensée
est la racine de la méditation.
Il est méditation.

* * *


Michel - Le regard-coupe, dont vous parlez, accueille le monde et amène au vécu sans filtre - et au repos intime -. Mais
il y a aussi un regard-flèche, qui intensifie le moi et la prise égotique sur le monde, et amène à l'engloutissement dans le
superficiel. Un bon exemple de cette dernière posture est l'appareil photo. Rares sont ceux ou celles qui rejoignent une
certaine absence dans l'acte de "prise" de vue. Le plus souvent, il s'agit d'une forme de conquête : on asservit le monde
en le "shootant"... Le regard est une porte à double courant : vers le vécu, ou vers l'inflation du moi.


Jean-Marc - C'est Ramana Maharshi qui disait : "le regard tourné vers l'extérieur voit le moi, tourné vers l'intérieur, voit le
Soi". Un regard qui accueille ne génère pas de conflit intérieur. Il est l'expression de l'amour. Un regard concentré est
nourri par la peur et l'intention. Il est tendu vers un but, et nous éloigne de nous-même. Il y a, bien sûr, la place pour un
regard fonctionnellement concentré, pour accomplir, par exemple, une tâche de précision. Mais il ne se maintient pas,
une fois la tâche accomplie, et disparaît sans laisser de trace. Ce n'est pas le cas pour le regard défensif, interprétatif,
qui crée et maintient le conflit. Le moi est contraction. Le Soi est ouverture. Le regard partant du moi est ainsi contracté,
celui partant du Soi est parfaitement dilaté.

Christophe - Pourriez-vous développer l'idée de "notion" (cf. "Notre notion du bonheur..."), qui ne peut-être que relative
et non en prise directe avec la réalité du bonheur ?


L'idée du bonheur n'en est que sa représentation mentale. Le bonheur lui-même échappe à toute idéation. Il est la
source de toute joie. C'est à lui que vous vous référez lorsque vous dites : "je suis heureux".

Christophe - Au lieu de dire que "si les circonstances changent le bonheur nous quitte", ne serait-il pas préférable de dire
que notre rapport au bonheur change avec les circonstances ? Et que si ces dernières sont défavorables, il peut alors
s'ensuivre une disparition du bonheur, du moins de l'idée qu'on s'en fait.
Mais le bonheur dans son absolue réalité est toujours là.


Oui, le bonheur est cet arrière-plan paisible et silencieux, dans lequel émerge le manifesté. Il n'appartient pas au
manifesté. Il n'est pas non plus un état qui, par définition, est transitoire. C'est par ignorance qu'on rattache le bonheur
avec des circonstances "heureuses". Heureuses pour qui ? Pour le moi, bien sûr. Mais un état "heureux" n'est pas le
bonheur lui-même, bien qu'il le prolonge.

Christophe - Pourriez-vous développer l'idée de "nécessité" (cf. "Il n'est pas nécessaire de considérer cette croyance
comme étant la réalité) ? Ne faut-il pas déjà voir cela comme une croyance, avant d'en devenir libre et de considérer
alors qu'il est inutile de croire à cela ? Car il me semble que beaucoup d'entre nous prennent encore les vessies pour
des lanternes...


En effet, la croyance doit tout d'abord être vue, avant qu'elle puisse vous quitter. Croire se réfère à un quelqu'un qui croit
et à un objet de croyance. Cette division entre le sujet pensant et l'objet pensé n'est qu'une production mentale. Elle n'existe pas dans l'unité d'arrière-plan.

Philippe - Quelles pratiques complémentaires pouvez-vous conseiller, en plus de la reconnaissance et l'arrêt des
projections ?


L'arrêt des projections ne peut faire l'objet d'une pratique. Les projections se terminent lorsque vous voyez clairement
leur inanité. Lorsque la projection s'efface, ne reste que votre regard, qui, lui, ne peut s'effacer, étant l'arrière-plan de
toute perception. Habiter ce regard n'est pas le fruit d'un effort. C'est une collusion entre vous, personnage virtuel, et lui,
permanence de conscience, dans laquelle le "vous" et "lui" êtes un.

Philippe - En effet, en ce qui concerne mon cheminement pratique, j'ai souvent buté sur un vide à l'intérieur, de sorte que
lorsque les identifications n'étaient plus nourries, je tombais sur un espace en moi aussi sec que de la pierre...


Le constat de l'absence d'objet de perception se fait à partir de votre présence. Vous n'êtes donc pas cet "espace vide",
mais en êtes le connaisseur. En le négligeant, vous êtes ramené à votre nature première, qui précède toute perception.

Philippe - Ainsi, il me semble que des pratiques légères de pranayama me permettent d'accompagner le retrait des
projections en favorisant la naissance de la joie extatique.


L'attention au souffle amène la négligence des pensées. La négligence du souffle ramène l'attention à elle-même.

Philippe - Par ailleurs, à un certain moment, n'est-ce pas la Grâce qui nous saisit au moment où l'on s'y attend le
moins ?


Oui, tout à fait. La grâce est comme un "cadeau du Ciel", qui ne peut être le fruit du vouloir.

René - Il semble difficile, dans un premier temps, de rester dans ce regard. En effet, par la force de l'habitude, nous
avons le réflexe de fuir, de compenser le malaise qui peut survenir quand, en compagnie de cette intimité avec nousmême,
remontent des peurs profondes, enfouies. C'est ce qui nous pousse à nous "occuper", à trouver une nouvelle
activité qui masquera ce simple fait de rester en compagnie de ce regard. Avant le monde autour de nous, ce qui se
présente en premier à ce regard, est notre monde intérieur. Finalement, mise à part la souffrance existentielle, qu'est-ce
qui fait que ce regard finit par nous solliciter, après avoir tenté maintes thérapies, analyses en tout genre ? Est-ce aussi
une des manifestations de cette vérité qui se cherche ?


Absolument. Le regard est la conscience. La conscience est vérité.

Catherine - Tout est question de manière dans notre vie, et de la manière dont nous regardons dépendra notre manière
d'appréhender le monde.


En effet.

Catherine - La réalité, comme la construction de son mot l'indique, est une (chose= une res)-istance, c'est parce qu'il y a
quelque chose de différent du tout qui nous origine que la conscience peut se poser, car la conscience n'est rien d'autre
que l'image de cette chose, une forme fascinée d'énergie.


La conscience, considérée ici dans son sens ultime, est le contenant. L'image est le contenu. Le contenu ne peut être
contenant.

Catherine – Le regard sélectionne en fonction de son codage originel, de son empreinte des premiers temps. Il n'est pas
neutre. Il est des regards qui voient la surface et d'autres la profondeur. C'est une question de maturité. Quand le fruit
est mûr, le sucre gagne le noyau !


Le regard est toujours identique à lui-même. Étant le connaisseur des transformations, il est en dehors de toute
transformation. La totalité du perçu est en lui. Mais il ne peut être objet pour lui-même. Il ne peut se regarder, sinon cela
voudrait dire qu'il est deux.

Laurent - Selon vous, le véritable "Regard" est-il un "outil de perception" qui n'est plus asservi à la pensée, aux vastes
tribulations du mental ? Il est propre à la méditation, et même il EST méditation.


Le regard est cela qui voit. Il est la conscience elle-même. C'est elle qui est l'oeil.

Laurent - L'assimilez-vous à l' "Observation" que nous pouvons porter sur notre "corps-mental", qui nous permet d'avoir
du recul sur ce dernier, nous guidant vers la Libération de l' "Être" ?


Oui, le regard est observation. C'est en lui que se dévoile le corps-mental.

Bettina - Je regarde toujours tout énervée, car, en fait, ce que je veux, c'est l'union avec ce qui n'est pas. Alors, je suis
ennuyée. Je voudrais tellement être "in love"...


Dans sa nature, le regard est libre de tout jugement. Lorsque vous voyez que l'objet de votre désir n'est rien d'autre qu'une projection mentale, la projection s'efface et le désir s'éteint. Mais vous, être, vision, ne vous éteignez pas. Vous
êtes toujours identique à vous-même, immuable et inchangée. Vous êtes l'amour que vous cherchez.

Jean-Claude - En parallèle et en écho à votre texte, voici quelques paroles d'Eric Baret ("Personne n'écoute", IIIème
Millénaire, n° 29) : "L'écoute est la seule chose que l'on ne peut pas faire. Quand on pense écouter, il n'y a pas écoute
mais pensée : nous nous prenons pour l'acteur. L'écoute est l'arrêt de la prétention de se prendre pour une entité
autonome. Quand on ne prétend plus, reste l'écoute." Je dirai, à ce niveau-là, une certaine qualité de regard rejoint une qualité d'écoute et nous renvoie à l'Art de la Présence ou l'Art d'Être Vivant.


Certainement. La présence est la vie.

Eliane - "Sans regard peut-on perce-voir ?" Je suppose que "regard" est à comprendre au sens très large : il y a bien
des perceptions non-visuelles...


Oui, les perceptions non-visuelles font partie du perçu, qui dépasse la vision physique, englobant le manifesté dans sa
totalité.

Denise - De quel regard s'agit-il ? Il y a toujours le ' devant de la scène ' et les coulisses.

Il s'agit ici du regard des coulisses, celui qui ne peut être regardé.

Denise - C'est la perception qui sans cesse parle, contacte, décrypte, élague, ouvre, accepte malgré les situations
cocasses qui cherchent à manipuler, emparer, posséder, soumettre…


La perception est, par nature, impersonnelle. C'est le mental pensant qui l'interprète.

Denise - Que faire lorsque la situation est fermée, sclérosée, noirâtre malgré l'acceptation et le ressenti de la souffrance
qui est là, vécue au plus profond par l'Autre, malgré que nous sachions que la souffrance est psychologique et que cela
se vit en continu parce que la compréhension n'a pas de place ?


Voir que moi et l'autre sommes deux fantasmes contenus tous deux dans le silence d'un même regard.

Denise - Devons-nous sans cesse ne jamais quitter notre regard dans l'art des perceptions pour l'offrir à l'Autre, à la Vie, à l'Amour ; le temps, la patience, la dignité, la tolérance... par la Grâce, contacteront la Source profonde,
indépendamment du regard extérieur ?


Il n'y a qu'un seul regard. C'est lui qui est le sédiment qui unit les pseudo-individualités. C'est en lui que gît l'amour qui se
cherche.

Denise - Pourrais-je conclure que c'est la Vie qui nous gère et non nous qui gérons la Vie ?

La vie est en effet l'unique acteur. Les "moi(s)" multiples ne sont qu'elle, prenant divers visages pour mieux exprimer ses
infinies possibilités.

Denise - Je comprends que le texte est écrit entre la Source et l'ego, il me semble important de parler aussi de la relation.

La relation n'est qu'une fiction. L'un ne peut entrer en relation avec lui-même.

John – Ce texte me rappelle certains textes de Krishnamurti ou de Jean Klein. La clarté et la grande simplicité occulte
parfois le contenu ou le réduit à un essentiel qui ressemble à de l'abstrait. En fait, du côté des perceptions, on travaille
tous dans l'éphémère. Mais j'ai l'impression qu'en approchant une perception non-duelle, on rencontre d'abord nos propres limites.


Oui, les limites sont perçues à partir du non-limité. Seul le non-limité peut reconnaître ce qu'il n'est pas.

John – Tout comme dans le fameux "paradoxe d'Achille et de la Tortue", employé en mathématiques pour exemplifier les
séries infinies ayant une condition limitative au départ : pour chaque pas que fait la Tortue - qui a une bonne longueur
d'avance, Achille peut parcourir seulement la moitié de la distance qui les sépare et ceci reïtéré à l'infini rend son effort
impossible.


C'est pour cela que tout effort pour réaliser ce que nous sommes ne fait que nous en éloigner.

John – D'habitude, on donne le nom générique d''ego' à tout un ensemble de limitations. Mais il pourrait s'agir plutôt des
habitudes résiduelles provenant de notre relation avec le monde matériel. Comment utiliser, comment optimiser ou
intégrer ce qu'on a perçu avec ce qu'on savait déjà ?


La conscience est la source de toute connaissance. Le connu est le perçu. Le connaissant est le perçevant. La
connaissance est ce qui relie les deux. La connaissance ne peut se connaître elle-même en tant qu'objet. Sinon, elle
serait encore divisée entre une connaissance restreinte et une connaissance plus vaste qui la contient.

Sophie - La lecture de ce texte soulève un questionnement, ou plus exactement une insatisfaction. Toute une partie de
cette vie s'est déroulée avec cet asservissement du regard à la pensée, sans le savoir. Puis, la Vue, enfin, de cet
asservissement, et alors, en effet, une extraction. Aujourd'hui, je vis cette extraction, regarde, savoure, accueille,
l'asservissement est dissous, quelques instants. Hélas, il revient aussitôt, et parfois, tout en le voyant, je (mon égo ?) ne
le lâche pas et peux même m'y accrocher comme le noyé à son sauveteur.


Le regard qui perçoit l'asservissement est en dehors de lui. Vous ne pouvez pas voir la prison si vous êtes dedans.

Sophie - Le regard définitivement affranchi est-il celui du Sage, de l'Être réalisé ?

Il n'y a qu'un regard. C'est le vôtre. C'est lui qui perçoit la totalité du manifesté, incluant la valse des points de vue.

Sophie - Comment passer de la compréhension mentale à la pratique totale ?

En acceptant la possibilité que vous êtes ce que vous cherchez, et en laissant cette compréhension infuser en vous,
jusqu'à ce que vous et elle ne soyez plus séparés.

Sophie - Y aurait-il une vigilance à exercer, ou une purification du Coeur à pratiquer ?

Toute pratique vous maintient dans l'idée d'un but à atteindre. La flèche peut-elle s'atteindre elle-même ? Étant vous même
le but, vous ne pouvez rien faire pour être. Être est ainsi une auto-révélation : je suis !

Sophie - Existe-t-il une progression, ou un point de bascule au-delà duquel l'affranchissement est acquis et définitif ?


Vous pouvez progresser dans la reconnaissance de ce que vous n'êtes pas. Mais pour la connaissance de ce que vous
êtes, il n'y a pas de progression. Être est une absolue identité, non divisée, non séparable, ne pouvant pas être objet de connaissance, étant la source de toute connaissance.

Sophie - Existe-t-il différents chemins, différentes voies ?


Les chemins et les voies ne peuvent vous amener qu'au seuil de vous-même. Ils ne peuvent pas vous faire réaliser ce que vous êtes. Votre êtreté vous cherche. Laissez-vous saisir. Donnez-vous complètement à ce sentiment d'être qui vient à vous lorsque votre mental est paisible. C'est la plénitude du silence qui vous sollicite ainsi.

Valérie - Voilà ce que votre texte m'a inspiré. Voir la méditation comme un instrument, savourer la paix, le plaisir d'être
en soi, le regard se déplace, le conflit s'efface. Puis je suis émue. Je me souviens des personnes qui m'ont aidée. La vie
nous rappelle que d'autres n'ont pas choisi leur lieu de naissance... L'incarnation se dévoile en nous. Le Tout nous
amène en soi, à cet amour qui nous unit, à ce désir de partager. Aspirer à voir est légitime, c'est un point de départ.


Merci pour vos paroles.

Marie - Est-il possible de changer "sa vie" ou bien ce que j'appelle "ma vie" n'est-il qu'un bout de film projeté sur l'écran de la conscience, et dont le script est écrit comme l'affirme Nisargadatta. Citation : "Mon enseignement est : ce qui est
sur le film, quoi que ce soit, sera. Que vous fassiez des efforts ou non. Tout cela est enregistré dans le film bien avant ces possibles efforts. N'ayez donc aucune prétention d'avoir accompli quoi que ce soit parce que toutes les choses se
font et arrivent d'elles -mêmes." Nisargadatta - extrait de "Sois! " - (2e part chap 4)

La question du choix disparaît dans l'absence de celui qui choisit. Pour le reste, le monde se prend en charge par lui même.

Marie - Est-ce que la volonté d'un "moi" qui n'existe pas peut influencer de quelque manière le déroulement des événements ?

La volonté est une fixation sur un but. Lorsque vous réalisez que vous êtes vous-même le but que vous cherchez, la volonté s'efface pour laisser place à la tranquillité.

Marie - Les pensées positives ou négatives ont-elles un quelconque effet sur le manifesté ?

L'intérieur et l'extérieur sont un. Tout ce qui affecte l'un affecte l'autre. La qualité des pensées a donc un impact sur le manifesté.

Marie – Puis-je changer mon regard sur la vie, de façon volontaire ?

Un changement de perspective s'impose à vous lorsque vous comprenez que l'origine de la souffrance ne réside pas dans les circonstances, mais dans votre incapacité à les accueillir.

Marie - Être observateur du spectacle va-t-il "améliorer" le spectacle ?

Le spectacle et l'observateur du spectacle ne sont pas séparés, tout comme le miroir et les reflets qui sont en lui. L'observation amène la distanciation. Celle-ci n'est pas le fruit du refus, mais de la perspective d'une conscience globale
qui contient le manifesté dans sa totalité. La conscience est le regard. Elle est l'unique observateur.

Marie - Regarder la vie en "mode méditatif" a-t-il un impact sur le manifesté ou est-ce seulement une façon d'accepter ce qui est ?

Lorsque le manifesté est contemplé à partir d'un regard impersonnel, la réactivité en vous disparaît. Les notions de refus et d'acceptation vous quittent aussi. Ne reste que l'unité dans la présence.

Marie - Comment ne pas tomber dans le déni, le refoulement ou la résignation ?

Écoutez votre corps. Lorsque vous êtes dans le refus, il l'exprime sous forme de tensions. Lorsque vous êtes dans la parfaite acceptation, il respire et se détend.

Stéphanie - Le regard est une forme de longue vue sur notre propre existence... Le regard est-il alors comme un cadre ?


Disons plutôt le contenant.

Stéphanie - Ce que nous disons avec des mots est-il un cadre ?

Les mots sont des pensées mises en forme. Ils prolongent le mental et sont son outil d'expression. Lorsque les paroles jaillissent du silence, elles ont le pouvoir de ramener au silence. Lorsqu'elles jaillissent de l'agitation, elles stimulent l'agitation.

Stéphanie - A part le silence, que reste-il ?

Le silence est la toute plénitude. Il contient le monde sans en être dépendant. Le monde tout entier est son expression. Pour le silence, tout est lui.

Stéphanie - Les sans-foi ni-loi sont ceux qui restent dans ce cadre précisément, les mystiques sont ceux qui sont aussi dans ce cadre, ce regard sur le monde... Est-ce si difficile d'accepter qu'il n'y ait pas de cadre, pas de regard,
finalement ? Ou avons-nous un devoir existentiel (au-delà de notre propre volonté) de "porter regard", de le définir, de rester dans "l'oeil du chercheur"... du tout n'a pas été dit, ou fait ?


La vision est toujours présente, pour la bonne raison que c'est celle de la conscience elle-même. La conscience est vision. Vous ne pouvez retirer ce qui fait la substance-même de votre existence. Les projections, par contre, peuvent
quitter votre esprit, mais non le support qui les soutient.

Stéphanie - Le regard qui perçoit est-il limité ?

Le regard est celui de l'illimité. C'est par sa nature illimitée qu'il perçoit le limité. L'interprétation de ce qui est vu appartient, elle, au mental, à la mémoire. Elle est limitée par nature.

Stéphanie - Est-ce seulement nos processus mentaux qui nous enferment dans une idée de cadre, ou y a t-il une réalité karmique inscrite dans notre regard ?

Le regard est impersonnel, libre de tout karma. L'interprétation est, elle, de nature mentale. Elle obéit donc à la loi du karma, qui transforme toute cause en effet, et tout effet en cause.

Zipporah - Votre texte apaise l'esprit en invitant à accepter ce qui est. Mais pour cela, n'avons-nous pas besoin tout d'abord de voir ce qui est, et l'amour qui gît derrière tout cela ?

Voir ce qui est veut en effet dire voir sans interpréter, sans juger. C'est cette qualité de vision qui vous cherche et qui contient la paix désirée. La nature du regard est amour, un amour total, libre de choix et de préférences.

Zipporah - Comment cultiver la présence et la paix tout en étant activement engagé, aspirant à l'équilibre et à incarner cette qualité d'être ?

Vous êtes vous-même la présence et la paix que vous cherchez. Aucun combat ne peut vous amener à ce qui est déjà là. Le voir, c'est permettre au combat de vous quitter. Sans lutte et sans combat, vous êtes dans votre immédiate
présence. Négligez ce que vous n'êtes pas. C'est ainsi que l'être se révèle à lui-même.

Zipporah - Ne sommes-nous pas faits pour nous améliorer à travers l'activité et l'effort, tout en notant que nous ne faisons jamais mieux que lorsque nous sommes calmes et sereins ?

C'est en effet votre qualité de présence qui donne à l'action tout son sens et sa dimension. Sans cela, l'action n'est que mécanicité, automatisme.

Richard - Merci pour ce texte magnifique qui est en soi une méditation. Le regard qui se regarde lui-même sans regarder un objet en particulier, mais en englobant la totalité de l'Être dans l'acceptation totale de ce qui est, dans un éternel
présent ?


Tous ces mots, finalement, pointent vers une seule et même réalité. Cette dernière échappe à toute dénomination, bien que ces dénominations pointent vers elle comme des flèches dirigées vers une cible.

Pascale – Lorsqu'on dit "changer le regard porté sur sa vie", peut-on parler ou penser à la confiance en soi ?

Oui, la confiance en soi est une forme d'acceptation, qui permet de faire face au mouvement incessant des circonstances et situations avec la ferme conviction que l'instant lui-même est toujours juste tel qu'il est.

Pascale - Si nous voulons changer le regard porté sur notre vie, c'est que nous avons une meilleure perception de nousmême.

Disons que nous commençons à regarder le moi à partir d'un point de vue libre de tout jugement.

Pascale - Mais le regard que nous percevons des autres qu'en est-il ?

La manière dont les autres vous regardent leur appartient. Ce que cela éveille en vous, vous appartient. Négligez donc le regard des autres pour rester avec ce qu'il éveille en vous. Vous verrez alors que c'est votre propre jugement que
vous fuyez, et non celui des autres.

Pascale - Vous parlez de pensée et de méditation. Mais comment savoir si nous sommes sur le bon chemin, même si nous avons un but, une volonté, et que nous mettons à l'écart les opinions, les jugements ?

Il n'y a pas de bon chemin. Chaque instant est parfait tel qu'il est. Le chemin le plus court est celui qui vous amène à ce que vous êtes déjà. Il ne vient pas d'une projection mentale, mais du silence qui précède toute projection. Il vous ramène
ainsi à la plénitude silecieuse que vous êtes.

Oonagh – Une projection marche-t-elle obligatoirement dans les deux sens entre deux personnes, ou bien une personne peut-elle projeter sur vous sans que l'on puisse consciemment empêcher cette projection ?

Les projections mentales font partie du fonctionnement ordinaire. Tout être établi dans une telle perspective voit le monde à travers le filtre de son mental, de sa mémoire. Il ne vous voit donc pas, mais ne voit de vous que la
représentation mentale construite dans son propre esprit. Les projections mentales d'autrui peuvent éveiller vos propres projections. C'est alors à vos propres projections que vous êtes asservie, et non aux projections d'autrui.

Oonagh - Avons-nous une action sur ces projections, si ce n'est l'indifférence ?


Voyez l'impact que ces projections ont sur vous. Si elles éveillent de la souffrance ou de l'émotion, restez pleinement présente à cette manifestation qui s'éveille. Ne tombez pas dans le piège de rendre responsable l'autre de ce qui vous
appartient. Ce sont vos propres mémoires qui sont alors réactivées. Elles ne pourront vous quitter que lorsque vous les aurez complètement acceptées.

M. - Ce texte est pour moi le rappel que nous ne sommes pas ce que nous croyons être. C'est une bouffée d'air pur que je reçois. Les concepts qui nous sont transmis dans une formation d'art-thérapie que je suis actuellement, me le font
oublier. Ce qui nous est enseigné me donne l'impression qu'il faut être dans un processus mental constant d'analyse, d'observation analytique, s'appuyant sur des concepts de psychopathologies, d'être toujours dans un discours verbal ou
mental, etc. Ne rien avoir à dire me semble ne pas être bien vu. Pour certains formateurs, c'est une marque de mal-être ou de malaise. L'observation qu'il nous est demandé d'avoir me donne l'impression qu'elle doit être accompagnée de
tout un arsenal analytique. Comment puis-je expliquer la différence entre observation et regard ? Et y en a-t-il une ?


Il y a différentes manières d'observer. L'observation dans le sens courant est un regard porté sur les choses, chargé d'interprétations. Le tableau, par exemple, est analysé, décortiqué. Il n'est pas vraiment regardé. Le regard dont nous
parlons ici est un analogue de l'écoute. C'est comme si vous écoutiez avec vos yeux. Les perceptions sont accueillies dans un espace vacant, tranquille et silencieux. C'est de cette seule qualité d'observation que vient la compréhension.
Dans le langage que nous utilisons ici, le regard est observation. C'est l'unique silence qui perçoit la multiplicité du monde.

Annie - Comment réaliser qu'on est soi-même le but que l'on cherche ?

Observez avec attention la nature de votre désir. Voyez qu'il vous mène vers le non-désir, vers une plénitude silencieuse qui se dévoile après la satisfaction d'un désir. Il n'y a pas de désir plus cher que le désir d'être. C'est lui l'ultime désir.

Annie – Le "script" de l'existence est-il déjà écrit ou bien s'écrit-il d'instant en instant ?


Qui pose la question ? Est-ce la conscience, connaisseur du monde, ou bien un moi en quête de réassurance ? La conscience est sans question, étant la source de toute question. Quelle que soit la réponse apportée à une question, le
moi ne sera jamais satisfait, car il est l'expression-même de l'insatisfaction. Qui parle d'insatisfaction connaît la satisfaction. L'insatisfaction pointe ainsi vers la satisfaction ultime, qui est d'être ce que je suis. Dans cette unité avec ce
que je suis, la question d'un destin et d'une destinée ne se pose pas. La conscience transcende toute forme d'évolution. L'évolution concerne ce qui est né. La conscience est le non-né.

* * *

Merci à vous tous et toutes pour la richesse de votre contribution.

* * *

texte de Jean-Marc Mantel destiné à la revue Recto-Verseau de décembre 2010, consacrée au thème "Changer sa vie"


http://jmmantel.net/textes/


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vendredi 8 octobre 2010

mystère...



« Les explications vont bien pour les choses pratiques, mais sont déplacées pour la beauté, l'amour et la simple présence. Juste laissez les choses être. Aimez le mystère au lieu de résoudre l'énigme. »

Leo Hartong

samedi 2 octobre 2010

Illumination




" Pour que l’illumination ait lieu le percevant doit juste se retourner et s’éveiller au fait qu’il est face à face avec sa propre nature –qu’IL EST CELA. Le chercheur spirituel trouve finalement qu’il était déjà à destination, qu’il est lui-même ce qu’il cherchait et qu’il était en fait déjà à la maison. "

Ramesh Balsekar.

mercredi 22 septembre 2010

la pleine expression de la vie



C'est seulement quand nous vivons dans notre totalité,
libres de tout but, de toute préférence et de tout choix,
libres de l'ego, que peut s'épanouir la pleine expression de la vie.

Jean Klein


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Photo : plage de condofuri (calabre-italie) septembre 2010

mercredi 1 septembre 2010

samedi 28 août 2010

Que Sais je ?


Le moment où vous dites « Je ne sais pas » est crucial.

A ce moment là, toute l’énergie qui était projetée de façon excentrique
vous revient de façon concentrique,
et il se produit un arrêt total.

C’est dans cet arrêt totale qu’il y a le « Je suis »,

Jean Klein

mardi 17 août 2010

à l'instant ...


... où vous dites "je suis" ,

l'univers entier naît en même temps que son Créateur."


Nisargadatta Maharaja


mercredi 11 août 2010

" Je Suis "




Dans une parfaite spontanéité , vous lachez prise . C'est l'ouverture ...
Au fond , une véritable assimilation n'est pas pensée , prononcée , représentée :
c'est la consomption totale de ce que vous n'etes pas dans ce que vous etes
Tout est absorbé dans le " Je Suis " .

Jean Klein

extrait de : " à l'écoute de Soi "

mercredi 4 août 2010

Voir ...


... ce que l'écoute n'est pas amène à s'établir dans ce que l'écoute est.

Jean-Marc Mantel

vendredi 30 juillet 2010

notre vraie nature ...



L'écoute est notre vraie nature.

L'écoute est désencombrée, libre de toute mémoire.
C'est un non-état.

Tout objet perçu vous ramène à votre vraie patrie, à l'écoute.

Quand l'écoute est maintenue, elle devient lucidité, éveil.

L'écoute est une méditation constante,

sans personne pour méditer ni objet de méditation.



Jean Klein
" Transmettre la Lumiere "


mercredi 14 juillet 2010

Méditation


" La Méditation véritable , c'est réaliser que nous n'avons jamais eu le choix ...
et finalement , réaliser que nous n'avons pas à méditer .
Quand nous réalisons cela , nous prenons soudainement conscience
de l'urgence de ne rien faire immédiatement "

Jean Bouchard d'Orval

samedi 10 juillet 2010

L'insondable Silence



Le silence ne cesse de parler.
C'est un courant continuel qui n'est interrompu que par la parole.
Les mots que je prononce font obstacle au langage muet.


Prenez par exemple le courant électrique dans un fil.
S'il y a une résistance sur son passage,
il brille dans le cas d'une lampe,
ou tourne dans le cas d'un ventilateur.
Dans le fil il demeure à l'état d'énergie électrique.


Il en est de même avec le silence qui est flux de langage,
tandis que les mots sont des résistances.


Ce que l'on est pas capable de connaître,
même après des années de conversations,
peut-être appréhendé instantanément dans le silence,
ou en face du silence.

Ramana Maharshi


source : http://sililia.over-blog.com

mercredi 7 juillet 2010

l'écoute...



...est une méditation constante,
sans personne pour méditer ni objet de méditation .

Jean Klein

vendredi 25 juin 2010

S’asseoir pour méditer ...


... est le meilleur moyen de se rendre compte que nous ne nous trouvons pas dans l’état méditatif. Nous constatons alors que nous sommes habités par des réflexes profondément virulents, que nous voulons toujours atteindre quelque chose. Nous devons en prendre note pour réellement prendre conscience de notre agitation entre l’avoir et le devenir. Alors, peu à peu, des arrêts surviennent pour couper cette excitation».

Jean Klein



lundi 21 juin 2010

Lumière illuminée



Où est la lumière que je cherche ?
Je ne peux voir que formes et couleurs.

Où est la lumière elle-même ?
Je ne peux sentir que la danse des sensations.

Où est la lumière elle-même ?
Je ne peux entendre que le son du silence.

Où est la lumière elle-même ?
Je ne peux voir qu'une personne que je ne suis pas.

Où est la lumière elle-même ?
Je ne peux penser qu'à ce qui n'existe pas.

Janaka dit :
La lumière peut-elle s'éclairer elle-même ?


Jean Marc Mantel

jeudi 10 juin 2010

Continuum



Si nous observons avec détachement l'apparition et la disparition
de tous les états que nous expérimentons,
nous parvenons bientôt à appréhender que chaque état,
chaque perception, chaque pensée sont réabsorbés
dans une connaissance informulée, une connaissance qui est l'être.
Ce continuum, seule réalité,
est là avant que ne commence l'activité.

Immergez-vous dans cette tranquillité
chaque fois qu'elle se fait sentir.

Jean Klein

mercredi 2 juin 2010

spice-rituel



Le sel na pas besoin d'etre salé pour etre sel , il est salé . Le sucre est sucré naturellement . Le Soi se connait lui meme par lui meme directement , sans passer par aucun intérmédiaire .

Jean Klein

tilidom.com

dimanche 16 mai 2010

l'évidence



Quelle serait, à votre avis, la voie la plus directe pour parvenir à la perception du divin?

« Par l'acceptation totale de l'absence de divin. Par la prise de conscience que tout votre fonctionnement est sans cesse refus, sans cesse ajournement. Par la prise de conscience que l'on vit uniquement dans la mémoire, que le corps vit sans cesse dans l'attraction-répulsion, dans la peur, qu'il y a sans cesse cette référence à soi-même. Cette vision de l'absence de Dieu est le premier reflet de la divinité.

Un homme se plaignait d'être privé de Dieu et Ma Ananda Mayi lui avait répondu : « Vous vous trouvez maintenant dans l'état où Dieu s'exprime par son absence ». C'est un reflet comme un autre : Dieu se reflète d'abord comme absence, ensuite comme présence et ensuite, si celui qui a perçu l'absence de Dieu puis la présence de Dieu a la grâce d'abdiquer totalement, il reste une évidence.

C'est cette totale obéissance dont a parlé Eckhart, cette totale acceptation, c'est ce Dieu qui est au-delà du dieu créateur et de la créature. Le dieu créateur est un dieu limité. Il y a quelque chose qui se trouve au-delà du dieu créateur, au-delà des créatures: c'est le vrai Dieu. Il n'a pas de forme. Il n'appartient à aucune religion et toutes les religions s'y réfèrent. C'est la lumière qui éclaire les états de veille, de rêve, de sommeil profond. »


Extrait d’une interview d’Eric Baret

lundi 3 mai 2010

La présence



La présence inconcevable
est notre vraie nature dans laquelle tout apparaît.

Jean Klein

vendredi 30 avril 2010

Le regard regardé



Ce corps,
Je le regarde,
Je ne suis pas cela.

Ce ressenti,
Je le regarde,
Je ne suis pas cela.

Cette pensée,
Je la regarde,
Je ne suis pas cela.

Ce regardeur,
Je le regarde.
Je ne suis pas cela.

Pour la simple évidence,
Que je suis le regard lui-même.

Janaka dit :
comment le regard pourrait-il se regarder lui-même ?




Jean Marc Mantel

http://allpoetry.com/poem/by/jean-marc

lundi 26 avril 2010

au coeur de l'instant



« Même si nous y travaillons très fort chaque jour, nous n’échapperons pas à la joie qui luit au cœur de l’instant, car elle est notre vraie nature. Ce que nous cherchons n’est pas un état. Ce n’est pas quelque chose à conserver. C’est ce qui est perçu clairement quand on n’a plus rien à conserver, à porter, à assurer. Il n’y a que maintenant et tout ce qui vous semble être autre, ailleurs ou plus tard est une histoire racontée par la pensée tributaire des images.
Il n’y a rien à préparer, aucune stratégie à élaborer. Ce qui est donné au regard n’est pas quelque chose à éliminer pour se sentir mieux. Se préparer, c’est la peur. C’est le désir de sauvegarder quelque chose qu’on pourrait peut-être perdre demain. Si on peut perdre quelque chose demain, alors ce quelque chose n’est pas réel et ne mérite pas les soucis qu’on se fait pour lui. On ne peut pas perdre ce qui est réel.
Pour vivre libre, quelle technique faut-il pratiquer? Les techniques, c’est la peur. On con?e sa vie à une technique, à une pratique, mais c’est généralement une stratégie égotique que de s’engager dans la pratique d’une technique. La seule pratique ici, c’est la vie claire, c’est vivre dans le ressenti, qui nous ramène immédiatement dans le cœur. »

CD audio : La vie n’est que constatation. 7 entretiens avec Jean Bouchart d’Orval d’une durée totale de 74 min.
Des propos pris sur le vif, le jeu des questions et des réponses, mais surtout un silence assourdissant qui se profile à l'arrière-plan.

http://www.almora.fr



tilidom.com

vendredi 16 avril 2010

La voie direct



Il n’y a ni passé ni futur.
Il n’y a que le présent.
Hier était le présent quand vous en avez eu l’expérience,
et il en sera de même demain.
Ainsi l’expérience de ce qui est n’existe que dans l’instant.
Au-delà de l’expérience dans l’instant rien n’existe.


Sri Râmana Maharchi



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mercredi 14 avril 2010

L'éveil pour les paresseux


Lorsqu'il est question de recherche spirituelle, les premiers mots qui nous viennent à l'esprit sont : méditation, ascèse, libération de l'emprise de l'ego ou encore conscience de soi. Ces mots résonnent ici comme des subterfuges nous éloignant inexorablement de ce que nous sommes.

Le "reste tranquille" de Ramana Maharshi retrouve enfin tout son sens.

Plus rien à chercher, plus rien à trouver, vous êtes ce que vous êtes avant même que vous ne le sachiez, avant même que vous ne commenciez à l'imaginer.

C'est le "avant" le "juste avant" de toute chose.

Franck Terreaux, accordeur de pianos, rencontra pendant son parcours intérieur deux personnes qui furent déterminantes : Jean Klein et Marigal.

A paraître le 15 mai 2010, aux Éditions Antoni - l'Originel

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mardi 6 avril 2010

Non-état



" Ce regard simple libéré, de celui qui fait et de ce qui est fait,
est la conscience éternelle, arrière-plan de toute activité. "


Jean Klein
"Qui suis–je ?"
Ed. Le Relié poche

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jeudi 25 février 2010

La Méditation , Présence sans témoin


Le silence se manifeste à nous lorsque nous sommes prêts à l'accueillir, non pas un silence vide de contenu, mais un silence plein de présence, celui qui se prolonge par le doux sourire de la sérénité.

Le désir de méditation est l'expression du silence. C'est la manière dont le silence se manifeste à la conscience d'un ego qui cherche à remonter vers la source de lui-même.

Tel un saumon qui est guidé par un instinct infaillible, l'attention se déplace depuis les objets de perception vers cela qui perçoit.

Cela qui perçoit ne peut être perçu.

L'abandon du saisir, l'abandon du vouloir, et l'abandon de l'avoir sont les signes que la compréhension s'installe que rien de ce que nous cherchons et désirons n'est en dehors de nous.

Ce mouvement de retour sur soi, tel le doigt d'un gant qui se retourne sur lui-même, est une assise : une assise dans ce qui n'a pas de forme, une assise dans ce qui n'a pas de corps, une assise dans cela qui voit, qui écoute et entend.

Le corps, lorsqu'il est écouté, se détend à la manière
d'un enfant entouré par les bras de sa maman.

Les pensées, lorsqu'elles sont écoutées, se détendent à la manière de la corde d'un arc qui se relâche, et viennent mourir dans le silence qui les contient.

Les sensations, lorsqu'elles sont écoutées, se résorbent, à la manière d'un sucre qui se dissout dans une mer sans fin.

La conscience est ce qui contient le corps, les sensations, les pensées et les émotions.

La conscience de la conscience est méditation, sans qu'il y ait un quelqu'un qui soit conscient. On peut parler d'une auto-reconnaissance de la conscience, conscience consciente d'elle-même par nature et par identité.

L'habitude de chercher la joie dans l'objet au loin est remplacé par l'habitude de savoir que la joie ne se trouve qu'en celui qui la cherche.

Le mouvement de projection, excentrique, est remplacé par un mouvement d'introjection, concentrique.

Le regard se tourne vers le dedans et contemple ce qui le précède : conscience pure, sans témoin et sans moi.

Méditer est un acte de remémoration : remémoration de ce que je ne suis pas, remémoration de ce que je suis. Dans ce souvenir qui émerge dans une conscience endormie, réside la méditation, non pas en tant qu'acte, mais en tant qu'être.

L'unité dans la conscience est cela vers quoi tendent les expériences diverses traversées par un moi avide de se trouver. Le moi ne peut se trouver dans l'ailleurs. Il se trouve dans l'ici, présence sans moi, qui est le moi.

Par distraction, nous désignons le moi comme étant le corps ou le cœur, mais le moi ne se trouve ni dans le corps, ni dans le cœur. Il ne peut se trouver nulle part, car il est cela qui cherche. Le chercheur est le cherché.

Le mental arrivant au bout de sa course vient mourir dans la conscience qui le contient, à la manière d'une vague qui revient à la mer dont elle est issue.

Méditons sur la méditation libre du méditant, libre du besoin de méditer, libre d'elle-même.

La méditation est alors un vécu, complétude absolue.



Jean-Marc Mantel

http://jmmantel.net

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lundi 22 février 2010

Transition



" [Prenez] note que vous êtes rivé à votre usine de mots et de pensées, que la connaissance que vous avez de vous-même est seulement localisée dans votre cerveau frontal, et que, comme c’est là que vous vivez, il se produit une tension. Je vous ai dit de prendre conscience de ces tensions, de les accompagner et de vous détendre complètement. Dans cette détente, vous serez affranchi de toute tension cérébrale. Au lieu de vous percevoir dans votre tête, vous vous percevrez derrière, à la base de votre crâne. Là, toute l’énergie se trouve concentrée avant d’aller frapper le cerveau, avant de trouver les mots et d’ouvrir le dictionnaire pour chercher une juste formulation. Une fois que l’énergie est concentrée là, que vous la maîtrisez suffisamment pour qu’elle ne vienne pas affluer dans votre cerveau, vous en percevrez encore la localisation, mais derrière, pas dans le cerveau droit ou le cerveau gauche. Ce n’est qu’une transition, parce que l’énergie descendra dans votre cœur, c’est la dernière porte... "

" ...La première chose à faire est de s’affranchir de l’usine qui produit des pensées et qui est logée dans la partie frontale de la tête. Vous ne pouvez jamais combattre vos pensées. En les combattant, vous les alimentez, aussi libérez-vous de cette usine et fixez-vous temporairement derrière votre tête, à peu près au niveau du cervelet, vers la septième vertèbre cervicale, là où l’énergie est rassemblée. Vous verrez alors à quel point votre cerveau est totalement détendu, libre, ouvert. Cette fixation derrière votre crâne est seulement temporaire. Tôt ou tard, vous descendrez à votre cœur. Votre cœur est l’ultime porte, et quand vous passez cette porte, vous n’êtes nulle part, ni dedans ni dehors. Mais n’en faites pas une technique. "

Jean Klein
extrait de " Transmettre la lumière " (p.56 et 98)
le Relié Poche

Source : http://vivrelibre.blogvie.com

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mercredi 27 janvier 2010

Nickel-Chrome ( Koan )




" Quelle est la Voie ? " demande un disciple .

Yunmen répond : " OUI ! "


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mardi 26 janvier 2010

Kong-Han ( Koan )



J'ai quelque chose ici .
Si vous le regardez c'est ici ,
mais si vous le cherchez , ce n'est pas ici .
Qu'est ce que c'est ?

Ming Qing Sifu.

dimanche 24 janvier 2010

Complète tranquillité...



Voyez ce que cela veut dire d’être seulement là, d’être présent sans aucun centre pour votre psyché, subconscient ou inconscient. Il y a seulement observation. Dans cette observation, vous n’êtes pas enchaîné au passé. Vous êtes libre, et la distinction entre observateur et observé - je et moi-même - s’évanouit. Vous êtes abandonné à la complète tranquillité.

jean-klein

mercredi 20 janvier 2010

La nature du coeur/esprit ....



La nature du coeur/esprit ne vient de nulle part.

A quoi bon connaissance et idées?

Originellement, pas une seule vérité,

Alors pourquoi parler de pratique?

Allées et venues sans fin,

Chercher sans trouver,

Autant ne rien faire.

Alors, la paix étincelante.

Le passé est espace vide.

La connaissance est la perte du principe.

Diffuse ta lumière sur le monde,

Éveillé et pourtant obscur.

Si la dynamique du sans esprit est obstruée,

On manque la vérité.

Les choses viennent puis se résorbent,

A quoi bon l'introspection?

Lorsque toute émergence est libre,

Les choses sont l'éveil même.

Pour purifier le coeur/esprit

Encore faudrait-il le trouver.

A travers le temps et l'espace, pas d'éveil.

C'est la grande profondeur.

La connaissance est inconnaissance

Et l'inconnaissance saisit l'essentiel.

Utiliser le coeur/esprit pour apaiser le coeur/esprit

Est le plus grand des égarements.

Dans l'oubli de la naissance et de la mort

Émerge la nature originelle.

Le principe absolu ne peut être expliqué,

Il n'est ni lié, ni libéré,

Frémissant et accordé au monde,

Sa présence crève les yeux.

Lorsqu'il n'y a pas d'objet face à vous,

Dans ce rien, la totalité des mondes!

Ne l'examinez pas à l'aide de la sagesse

Car sa substance même est obscure et vide.

Les pensées surgissent et disparaissent,

Celle qui précède identique à celle qui suit.

Lorsque celle qui suit ne s'élève pas,

La pensée qui précède s'évanouit.

Présent, passé, futur, il n'y rien.

Pas de coeur/esprit, pas de Bouddha.

Les êtres libérés, le coeur/esprit ouvert

Se manifestent à partir de cette liberté.

Ils distinguent alors profane et sacré,

Leur confusion fleurit

Coupant les cheveux en quatre, ils dévient.

A chercher la vérité, tu quittes la Voie.

La guérison consiste à rejeter profane et sacré.

Alors, pure clarté étincelante.

Aucun besoin d'habileté et de travail,

Agis comme un enfant.

Dans cette vivacité,

connaissance silencieuse

Tranquillité dégagée de vues

Dans l'obscurité de ta demeure.

Vif et sans errance

L'esprit est silencieux et paisible,

Tous les phénomènes réels et éternels,

Jaillis d'une grande profusion non différenciée.

Allant, venant, assis, debout,

Sans attaches,

N'affirmant aucune direction,

Peut-il encore y avoir naissance et mort?

Il n'y a plus ni unité, ni dispersion,

Lenteur ou rapidité.

Tranquillité et lumière sont naturelles

Et ne peuvent être expliquées.

Le coeur/esprit est authentique.

Plus besoin de mettre fin au désir,

La nature étant spatiale

Laisse le coeur/esprit aller où il veut.

Ni limpide, ni nimbé,

Ni profond, ni superficiel,

Dès l'origine cela échappait au temps

Et cela n'a pas de futur.

Alors, insoumis,

C'est le coeur/esprit original

Qui originellement n'est pas

Car l'origine est à cet instant même.

L'éveil a toujours existé,

Pas besoin de le préserver.

Les tourments n'ont jamais existé,

Pas besoin de les éliminer.

L'intuition s'illumine d'elle-même

Toutes les vérités ne sont que cela,

Il n'y a ni retour ni don,

Arrête la contemplation, oublie de retenir.

Permanence, félicité, pureté et ego ne surgissent pas.

Le corps essentiel, le corps de félicité, le corps de transformation

Sont là depuis toujours.

Les six organes des sens touchent leurs royaumes,

La discrimination n'est pas la connaissance.

Dans le coeur/esprit unipointé, nulle errance.

Les myriades de conditions s'harmonisent,

Le coeur/esprit et la nature originelle se fondent,

Unis mais sans dépendance.

Sans produire quoi que ce soit, accordé aux phénomènes,

Goûte partout à la tranquillité

L'éveil vient de l'absence d'éveil

Ainsi éveille-toi au non-éveil.

Quant au gain et à la perte

Pourquoi les qualifier?

Tout ce qui est vivant

A toujours été présent.

Sache que le coeur/esprit est absence de coeur/esprit.

La maladie passée, plus de remède.

Lorsque tu es confus, libère-toi.

Éveillé, tout est comme avant.

Dès l'origine, il n'y a rien à obtenir.

A quoi bon se détacher du monde?

Lorsque quelqu'un prétend voir des démons,

On peut toujours parler du vide, il les voit!

Ne détruit pas les émotions des êtres,

Enseigne leur simplement à dissoudre l'intention.

Lorsque l'intention disparaît, l'esprit est aboli.

Lorsque le coeur/esprit est aboli, tout est non-agir.

A quoi bon confirmer l'espace,

Naturellement, la clarté est établie.

Ayant complètement éteint naissance et mort,

L'esprit profond s'installe dans le principe,

Ouvrant les yeux et voyant des formes,

Le coeur/esprit est accordé au monde.

A l'intérieur du coeur/esprit, pas de mondes.

A l'intérieur des mondes, pas de coeur/esprit.

Mais si tu utilises l'esprit pour abolir le monde

Tous deux seront perturbés.

Le coeur/esprit paisible et le monde tel quel,

Rien à saisir ni à abandonner.

Le monde s'effondre dans le coeur/esprit,

Le coeur/esprit se dissout dans le monde.

Quand ni l'un ni l'autre n'apparaît,

Il y a tranquillité et clarté sans limite.

Le reflet de l'éveil paraît

Sur les eaux éternelles de l'esprit.

Naturellement simple de coeur et d'esprit

Sans s'établir dans le proche ou le lointain,

Indifférent à la faveur ou à la disgrâce,

Tu ne choisis pas ta demeure.

Tous les liens s'estompent soudainement,

L'oubli s'installe,

Le jour éternel bascule dans la nuit,

La nuit éternelle se fond dans la clarté.

Extérieurement non conventionnels

Intérieurement spatiaux et authentiques

Ceux qui ne sont pas perturbés par le monde

Sont établis dans la grandeur et la stabilité.

Dépourvus de toute vue, même celle d'être né

Dans la présence et sans notions,

Pénétrant toute chose,

Infiltrant la totalité depuis toujours.

Penser mène au manque de clarté

Cela noie et trouble le corps.

Utiliser le coeur/esprit pour arrêter l'activité

La rend encore plus capricieuse.

Les dix mille vérités sont partout

Mais il n'y a qu'une voie d'accès,

Elle n'entre ni ne sort,

Au delà de la quiétude et de l'agitation.

La pénétration des auditeurs et des éveillés pour soi

Ne peut l'expliquer.

En fait il n'y a pas un seul objet à saisir.

Seule existe la sagesse merveilleuse.

Ton visage originel est illimité.

L'esprit ne peut le saisir.

L'éveillé authentique ne connaît pas l'éveil.

Le vide n'est pas vide.

Tous les bouddhas du passé, du présent et du futur

Chevauchent ce principe essentiel.

La pointe d'un cheveu

Contient la totalité des mondes.

Ne t'attache à rien,

Laisse le coeur/esprit libre,

Ne le fixe nulle part

Et la clarté spatiale émerge spontanément.

Paisible, sans produire la dualité,

Libéré dans l'espace temps illimité,

Ton action ne laisse aucune trace,

Aller ou venir ne fait aucune différence.

Le soleil de la connaissance est paisible,

La lumière du samâdhi étincelante.

Illuminant ce jardin sans forme

Brillant sur la cité du Nirvana.

Dans l'Un, plus de relation à l'objet.

Le coeur/esprit est investi et installé dans la substance.

Sans te lever de ton siège,

Tu te reposes paisiblement dans une salle vide.

Prendre du plaisir au Tao est apaisant.

Libre de vagabonder détendu au sein de la réalité,

Sans agir et sans atteindre quoi que ce soit,

Sans dépendre de rien, tu te manifestes naturellement.

La conduite et les états d'esprit illimités

Sont tous sur la même voie,

Si tu ne les scindes pas par le coeur/esprit,

Toute chose demeure dans l'indifférencié.

Sachant que le né et le non-né sont un,

L'éternité apparaît

Le sage accède à l'ultime

Sans le secours du verbe.



La porte de Niu Tou Fa jong (594-657)

tilidom.com

mardi 19 janvier 2010

présence à la présence ...


... En mettant l'accent sur la présence du regard, sans comparer ni évaluer. C'est en fait une absence de tout objet. Ce regard s'impose alors, sensation comparable à une attitude de laisser-venir pour souhaiter la bienvenue. Quand la perception pure n'est pas conceptualisée, l'observateur et la chose observée se fondent l'un dans l'autre : c'est la présence. On "bascule" si l'on peut dire. C'est le sujet qui permet à l'objet de vivre, lorsqu'il retrouve son innocence, ils disparaissent l'un et l'autre et reste seule : l'unité, la pure lumière.

Jean Klein - A l'écoute de Soi - Editions les Deux Océans

Source : http://decouvertetcheminement.blogspot.com

jeudi 14 janvier 2010

Le SOI selon Ramana Maharshi


Si nous considérons Le SOI comme étant l’ego,
nous devenons l’ego;

si nous le considérons comme étant le Mental,
nous devenons le mental

et si nous le considérons comme étant le corps,
nous devenons le corps.

C’est la pensée qui construit des enveloppes
de tant de façons différentes.

L’ombre sur l’eau tremble.
Quelqu’un peut-il arrêter le tremblement de l’ombre?

Si elle s’arrêtait de trembler, on ne discernerait plus l’eau
mais seulement la lumière.

De même, ne tenez pas compte de l’ego et de ses activités et voyez uniquement la lumière derrière lui.

L’ego est la pensée je.

Le vrai je est Le SOI.

tilidom.com

Musique : " Mirage " : Mike stern

mardi 12 janvier 2010

Conscience-pure et non-dualité


Par notre conditionnement , nous ne sommes pas ouvert
à une expérience non-duelle , et cependant cette Expérience
nous la faisons constamment sans le savoir ,
dans l'intervalle entre deux pensées ou entre deux perceptions
et dans l'etat de sommeil profond .

La non dualité est le fondement meme de toute expérience duelle ,
elle est si vous voulez , analogue à ce champ
sur lequel se trouvent une vache et un parasol .
Là ou se trouvent les objets , le champ sert de support ,
mais entre ces objets , il y a simplement un champ .

De la meme facon , les sensations et les activités mentales
de l'etat de veille ou de l'etat de reves
apparaissent et disparaissent dans la Conscience ,
et lorsqu'il n'y a ni perception ni pensée , il ya Conscience Pure.

Jean klein " La joie sans objet " ed.almora

tilidom.com

musique : " making music " : Zakir Hussain

lundi 11 janvier 2010

l'essentiel de toute sagesse



La conscience est-elle sujette à l'évolution ?

Cette notion d'Evolution est une des erreurs les plus caractéristiques de la pensée moderne.

L'Erreur de l'évolutionnisme ( ou du progressisme ) est l'erreur matérialiste par exellence . C'est la croyance que le plus peut sortir du moins , que le meilleur peut etre le produit du moins bon . L'Evolution , au sens strict du terme , est seulement un déroulement , un passage de l'implicite à l'explicite , du non manifesté au manifesté . Elle ne produit rien . Elle n'est jamais productrice , encore moins créatrice . Il n'est donc pas possible de lui demander le salut ou la libération . La libération n'est pas un problème d'évolution , car aucune évolution ne peut aboutir à la libération qui ne peut etre que le fruit du discernement.

Nous n'avons pas à évoluer , mais à nous poser sans relache la question " qui-suis-je ? " . En dirigeant le pensée non vers les objets , mais vers leur source , on découvre finalement l'élément fondamental de l'etre . L'homme possède au fond de lui meme l'essentiel de toute sagesse . Qu'il le sache ou non , la Vérité est en lui-meme et nulle part ailleurs .

jean klein " la joie sans objet " ed. almora


tilidom.com

musique : " A.I.R " : Jan Garbarek