mercredi 25 mai 2016

Merveille !




" A regarder son propre esprit,
La source de toutes perceptions,
Il n'apparaît que claire vacuité,
Rien de concret à prendre pour réel.

Transparente présence totalement ouverte,
Sans dehors ni dedans
Et partout présente,
Sans limite ni direction.

Le champ immense de la vue,
État naturel de l'esprit,
Est semblable à l'espace :
Sans milieu, sans pourtour ni référence.

A l'aise et détendu,
Laissant chaque expérience telle qu'elle est,
J'ai atteint l'immense plaine
De l'espace absolu.

Me fondant dans l'espace de la vacuité
Sans limite ni frontière,
Tout ce que je vois et entends,
Esprit, ciel, tout devient un.

Et jamais ne surgit l'idée
Que ces choses sont différentes et distinctes.

Dans l'espace absolu de la conscience claire,
Toutes choses se fondent en une seule saveur ;
Relativement pourtant, chaque phénomène
est clair et distinct : Merveille !"

Shabkar  (1781 - 1851)

lundi 4 janvier 2016

Sans Cause



" L’ultime percipient est toujours intemporel : comment pourrait-il autrement observer ce qui est changement. Si vous êtes dans un train en marche, vous ne pouvez pas constater qu’il est en marche, vous le pouvez seulement si vous vous placez à l’extérieur. Nous sommes l’intemporalité, seul ce que notre corps, nos sens, notre psychisme nous communiquent est temporel. "

" La première pensée est celle du « je ». Elle est sans objet, et si nous dirigeons notre attention sur elle, elle se résorbe immédiatement dans une lucidité silencieuse, ce qui signifie être, sans qualification, absolument non-duelle. Ce je est ce que nous sommes. Il est suprême sujet et absolument non saisissable, il n’est ni une image, ni un objet. La différence entre le sujet suprême conscience et l’objet est seulement apparente, elle est due à la dualité : percipient-perçu. Ce que nous croyons être, l’extension dans un espace-temps, le monde, les objets ne sont rien d’autre que des expressions, des prolongements de ce « je » ultime. "


Jean Klein (Revue Être. No 2. 1ère année. 1973)